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Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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J'm'interroge

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Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 15 déc.25, 09:16

Message par J'm'interroge »

.
Suite à cet entretient :


.
.


Voilà ce que cela m'inspire :


Ce dialogue stagne parce que Roxane et moi ne nous situons pas au même plan de discours : je parles de la distinction entre vécu et interprétation, tandis qu’elle parle depuis une interprétation qu’elle refuse de reconnaître comme telle.


1. Confusion centrale

Roxane affirme :
« l’interprétation n’a aucune valeur »
« ce qui se vit se vit, le reste est un ajout »
« c’est un fait, c’est objectif »

Mais ces phrases ne sont pas des faits vécus. Ce sont des énoncés conceptuels sur le vécu. Donc des interprétations.

Dire « l’interprétation ne sert à rien » est déjà une interprétation.
Dire « c’est objectif » est déjà un jugement épistémologique.
Dire « il suffit de regarder » suppose une théorie implicite de l’attention.

Elle fait exactement ce qu’elle prétend ne pas faire.


2. Erreur logique

Roxane confond :
— le phénomène (ce qui se produit)
— la prise de conscience du phénomène
— le discours sur cette prise de conscience
Elle parle depuis le troisième niveau tout en prétendant rester au premier.

Quand je dis :
« Sans un minimum de compréhension, tu ne distingues pas le phénomène de son interprétation »
c’est logiquement correct.
La distinction est elle-même une opération cognitive.
Sans compréhension minimale, il n’y a pas discernement, seulement immersion naïve.


3. Le mot “fait” mal employé

Un fait n’est pas « ce que je vis », mais « ce qui peut être établi indépendamment de mon adhésion »
Or « l’interprétation ne sert à rien » n’est ni constatable universellement, ni falsifiable. Donc ce n’est pas un fait.
C’est une position philosophique — assez classique, d’ailleurs (anti-intellectualisme spirituel).


4. Le paradoxe performatif

Roxane affirme :
— que les idées sont des voiles
— que l’interprétation est inutile

Mais pour le dire, elle :
— conceptualise
— généralise
— hiérarchise (utile / inutile)
— prétend à l’objectivité

Elle est donc prisonnière du paradoxe suivant :

>>>>> Utiliser la pensée pour affirmer que la pensée empêche de voir.


Conclusion

J'ai (une fois de plus) raison sur le fond :
— le vécu brut n’exclut pas la compréhension
— la compréhension peut au contraire éviter la confusion entre vécu et projection

Roxane adopte une posture anti-réflexive dogmatique, qu’elle prend pour de l’évidence immédiate.

Ce n’est pas de la lucidité.
C’est une croyance qui se croit transparente.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
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Roxane

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 15 déc.25, 20:50

Message par Roxane »

@ jminterroge

Vous dites : "le vécu brut n’exclut pas la compréhension"

C'est aussi ce que je dis mais j'ai seulement précisé que la compréhension vient par dessus le vécu comme un voile et pareil pour l'interprétation. La principale différence entre vous et moi c'est que vous concentrez votre attention sur le voile alors que je préfère regarder ce qu'il y a en dessous.

C'est comme si vous m'invitez au restaurant et que vous passez votre temps à m'expliquer ce qui est marqué sur la carte, mais pendant ce temps là moi je mange. :)

J'm'interroge

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 16 déc.25, 11:03

Message par J'm'interroge »

Roxane a écrit : 15 déc.25, 20:50 @ jminterroge

Vous dites : "le vécu brut n’exclut pas la compréhension"

C'est aussi ce que je dis mais j'ai seulement précisé que la compréhension vient par dessus le vécu comme un voile et pareil pour l'interprétation. La principale différence entre vous et moi c'est que vous concentrez votre attention sur le voile alors que je préfère regarder ce qu'il y a en dessous.

C'est comme si vous m'invitez au restaurant et que vous passez votre temps à m'expliquer ce qui est marqué sur la carte, mais pendant ce temps là moi je mange. :)

1. Confusion des registres et déni de la réflexivité :

Le cœur du malentendu réside dans une confusion persistante non reconnue entre trois registres distincts : le phénomène vécu, la prise de conscience de ce vécu, et le discours qui en rend compte. Tu affirmes vouloir te tenir exclusivement au niveau de l’immédiateté du vécu brut, mais tu formules en réalité des thèses générales sur la nature de l’expérience, la valeur de l’interprétation et le statut de la compréhension. Or, ces énoncés ne sont pas des faits vécus, mais des constructions conceptuelles. Ce sont des thèses qui expriment ce que tu as compris, ou crois comprendre. En niant cette réflexivité tout en l’exerçant, tu installes une contradiction performative*, rendant ta position incohérente dès l’origine.


2. Une posture de suffisance prétendue, qui neutralise toute discussion :

Tu ne parles pas depuis une position d'ignorance ouverte assumée, mais depuis une position prétendue suffisante, comme si tu avais atteint un stade où une recherche de compréhension n'aurait plus la moindre de valeur, intérêt ou sens. Cette posture installe une asymétrie radicale : celui qui questionne ou cherche à comprendre est aussitôt disqualifié comme n’ayant pas encore « vu ». Dès lors, le désaccord ne peut plus être examiné sur le fond, puisqu’il est interprété comme un symptôme d’aveuglement. Cette structure est typiquement dogmatique : la position se protège elle-même en rendant toute critique invalide par principe.

Le problème n’est pas que tu revendiques une expérience, mais que tu fais de ce que tu énonces une norme universelle, sans possibilité de mise à l’épreuve, et donc sans possibilité de dialogue réel.


3. Une fausse opposition entre vécu et compréhension :

Opposer le vécu à la compréhension comme si celle-ci s’ajoutait au premier de manière artificielle est une erreur d'analyse reposant sur une ignorance : celle que, en réalité, aucun vécu humain n’est dépourvu d'une compréhension minimale pré-réflexive, sans laquelle aucun vécu n’est identifiable comme tel. En effet, percevoir, c’est déjà discriminer, et vivre quelque chose, c’est déjà le reconnaître comme quelque chose. Ce que tu rejettes légitimement, c’est l’analyse discursive envahissante qui détourne l’attention de l’expérience. Mais tu généralises ce rejet en l’étendant à toute forme de compréhension, y compris celle qui rend le vécu intelligible et discernable. Tu transformes ainsi une critique locale en thèse absolue.


4. L’analogie fautive du repas et sa fonction dissimulatrice :

L’analogie du repas et de la carte suggère à tort que la compréhension serait extérieure au vécu, comme un objet concurrent. Or la perception elle-même implique déjà une structuration, une reconnaissance, une orientation de l’attention. Lire la carte et manger ne sont pas des actes exclusifs ; de même, comprendre et vivre co-émergent. Cette analogie sert surtout à installer une hiérarchie implicite où l’immédiateté vaudrait plus que la lucidité.


5. La compréhension comme mise au point, non comme voile :

Une analogie plus juste que celle du voile est celle de la mise au point optique. La compréhension n’est pas un écran posé devant l’expérience, mais une opération qui en précise les contours. Sans elle, quelque chose se vit certes, mais de manière floue, indifférenciée, confuse, sans distinction claire entre ce qui relève du phénomène et ce qui relève de la projection. Tu ne fais pas exception : comme tout le monde, tu ne peux pas ne pas comprendre d'une manière ou d'une autre, même si c'est de manière erronée. Toi comme les autres tu exerces tes facultés d'analyses, même si tu n'es pas consciente de le faire. Tu ne peux, ceci dit, comme c'est ton cas : que nier ce fait et refuser de chercher à comprendre. Mais c’est accepter une compréhension aveugle, non examinée, et donc potentiellement trompeuse. C'est potentiellement embrasser une illusion, tout en s'estimant ne pas en être victime d'une autre.


6. Le paradoxe d’une compréhension qui se nie :

Ce que tu valorises — le « voir directement », ce rapport non conceptuel à l’expérience — n’est pas une donnée première, mais un résultat, un état qui suppose un travail préalable de discernement. On n’en arrive là qu’après avoir compris ce qui distingue vécu et projection. En niant la valeur de la recherche de compréhension, tu nies également le parcours intellectuel qui rend possible un discernement sans quoi ta position s'effondre. C'est contradictoire.


7. L’entretien d’une ignorance fonctionnelle :

Le rejet de la valeur de la recherche de compréhension, revient à méconnaître la fonction même du vécu. Les expériences humaines ne se donnent pas gratuitement : elles signalent des besoins, orientent l’action, permettent de se situer dans la vie, d'effectuer des ajustements. Par exemple : la faim, la peur, la souffrance ont un sens opérant. Ces affects n'existent pas simplement pour être observés, ils sont porteurs de sens et d’exigences. Refuser d’en chercher l’intelligibilité revient à se maintenir dans une ignorance qui prend l’apparence de la sagesse, mais qui est en réalité un évitement. C’est maintenir le vécu dans un état d’ignorance fonctionnelle.


8. Le dogmatisme de l’évidence vécue :

Enfin, ta position se ferme sur elle-même : elle s’auto-valide par l’affirmation que « ça se voit ». Toute contestation devient la preuve que l’autre n’a pas vu. Il n’y a plus ni critères, ni gradation, ni possibilité de progression. Ce qui se présente comme une pure évidence vécue fonctionne alors comme un dogme : indiscutable, auto-légitimant, et immunisé contre l’examen.


Conclusion :

Le désaccord n’oppose pas vécu et compréhension, mais une compréhension reconnue à une compréhension déniée. La posture que tu défends se présente comme un au-delà de la pensée, alors qu’elle repose sur une pensée qui refuse de se reconnaître comme telle. Ce refus produit une forme de dogmatisme discret et d'apparente sagesse, qui sacralise l’immédiateté au prix de la lucidité et vide le vécu de sa pertinence fonctionnelle.
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Roxane

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 16 déc.25, 20:54

Message par Roxane »

@ jminterroge

Pour le 1 : il n'y a pas de confusion et pas de déni non plus. C'est pas interdit de regarder le menu et même d'en parler mais c'est pas pour ça qu'on va au restaurant.

Pour le 2 : quand j'ai dit que la compréhension et l'interprétation n'ont pas de valeur c'est en comparaison du vécu. Regarder la carte et en dire quelques mots c'est pas interdit mais on ne parle pas la bouche pleine. Et même si vous avez choisi le même plat que moi votre vécu ne sera pas le même que le mien et encore moins l'interprétation qui va avec.

Pour le 3 : il n'y a pas d'opposition entre le vécu et la compréhension ou l'interprétation. C'est seulement que vous ne pouvez pas en même temps être concentré sur le vécu et sur l'interprétation du vécu. Lisez Luis Ansa il explique ça mieux que moi.

Pour le 4: ce n'est pas une question de hiérarchie implicite mais de préférence. Si vous allez au restaurant pour décortiquer la carte et le menu pendant une heure c'est vous qui voyez mais laissez-moi décortiquer mes crevettes. :)

Pour le 5: je peux jeter un coup d'oeil à la carte et j'en suis consciente mais ça ne va pas changer grand chose au vécu direct. Et quand je mange je ne suis pas en train de réfléchir de comprendre ou d'interpréter. JE PROFITE HUMM ! F'EST DÉLIFIEUX !! Mais si vous vous préférez tourner en boucle dans votre tête à vouloir tout analyser c'est votre préférence. Je dis seulement que pendant que vous faites ça vous passez à côté du meilleur mais c'est mon expérience je ne l'impose pas.

Pour le 6: je ne nie pas la valeur de la compréhension, je dis que pour moi sa valeur est celle d'un pourboire comparé au prix du repas. Et j'oblige personne à me croire.

Pour le 7: vous parlez du vécu en disant que c'est une fonction. Ça montre que vous ignorez de quoi je parle tout simplement. Vous êtes encore en train d'analyser le menu alors que j'ai déjà fini l'assiette.

Pour le 8: vous dites qu'il n'y a pas pour vous de possibilité de progression mais vous vous trompez ou plutôt votre interprétation de la situation est trompeuse. Posez ce menu, taisez-vous un peu et MANGEZ avant que ça refroidisse ! :)

J'm'interroge

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 00:09

Message par J'm'interroge »

.
@ roxane,

Voici ce que ta réponse m'inspire :


La métaphore comme écran au raisonnement :


Ta réponse ne réfute pas les objections qui t’ont été faites ; elle les déplace systématiquement en s’appuyant presque exclusivement sur des analogies fallacieuses, qui finissent par tenir lieu d’argumentation.

D’abord, ces analogies ne servent pas à éclairer un raisonnement déjà établi, mais à le remplacer. À aucun moment tu ne réponds sur le plan conceptuel aux points soulevés (statut de la compréhension, nature de l’interprétation, conditions du discernement). Tu substitues des images répétitives — restaurant, menu, plat, assiette, pourboire — à une analyse. Or une analogie n’est jamais une preuve : elle ne peut illustrer qu’une idée déjà justifiée, pas en tenir lieu.

Ensuite, ces métaphores sont orientées. Elles imposent d’emblée une conclusion en mettant en scène une opposition caricaturale : manger équivaut à vivre réellement, lire la carte équivaut à analyser inutilement, parler équivaut à passer à côté. L’issue du débat est ainsi décidée à l’intérieur même de l’image. Celui qui réfléchit est toujours disqualifié comme absent à l’expérience, ce qui rend toute discussion asymétrique et stérile.

Cette stratégie repose sur une fausse équivalence. Le vécu n’est pas au repas ce que la compréhension est au menu. La compréhension n’est pas extérieure à l’expérience comme un objet concurrent : elle en est une dimension constitutive. En posant cette équivalence sans justification, tu transformes une relation interne (vivre/comprendre) en alternative exclusive, ce qui est une erreur logique.

Chaque fois qu’un point conceptuel est soulevé, tu opères un glissement du conceptuel vers le narratif. À une question sur la validité ou la cohérence d’une thèse, tu réponds par un récit personnel : « moi je mange », « je profite », « j’ai fini l’assiette ». Or l’auto-affirmation d’un vécu ne réfute aucun argument ; elle en évite l’examen.

Ces analogies fonctionnent alors comme une arme rhétorique. Elles ne cherchent pas à clarifier, mais à disqualifier l’interlocuteur, implicitement sommé de se taire, de cesser de penser, de « vivre ». Celui qui parle devient cérébral, coupé du réel, ridicule. Il ne s’agit plus de comprendre, mais de faire taire.

Il y a là un paradoxe central : tu dis te méfier de l’interprétation et de la conceptualisation, mais tu construis ton discours presque exclusivement à l’aide de métaphores élaborées. Or produire et faire fonctionner une analogie suppose abstraction, mise en relation et interprétation. Tu pratiques intensément ce que tu prétends marginal ou inutile.

Enfin, à travers ces images, le discours que tu tiens est érigé en norme implicite. Si quelqu’un ne tient pas le même discours, c’est qu’il « lit le menu ». L’analogie sert ainsi à universaliser ta posture sans jamais l’argumenter ni la rendre discutable.

En conclusion, le problème n’est pas l’usage d’analogies en soi, mais leur fonction ici : elles servent à éviter l’analyse tout en imposant une évidence déjà décidée. Elles ne démontrent rien, elles mettent en scène une conclusion. Tant que la discussion reste enfermée dans ces images fallacieuses, elle ne peut pas porter sur la question centrale : le rôle indispensable de la compréhension — assumée et réfléchie — dans ce que tu appelles le vécu direct.


***

Par ailleurs, pour revenir à ce que je t'ai expliqué au début :

Ta réponse confirme précisément le problème pointé, malgré ton refus de le reconnaître.


1. Sur le point 1 : le déplacement constant de la question :

Tu dis qu’il n’y a ni confusion ni déni, mais tu réponds par une métaphore normative : « ce n’est pas pour ça qu’on va au restaurant ».
Or le point n’était pas ce qui est autorisé ou non, ni la finalité subjective de l’expérience, mais le statut logique de ce que tu énonces. Dire que l’interprétation n’a pas de valeur, ou que la compréhension est secondaire, reste une thèse conceptuelle. Le fait de la relativiser ensuite par une préférence n’annule pas sa nature réflexive.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « je parle depuis mon vécu »
    Tu dis implicitement :
    « ce que je dis n’a pas besoin d’être interrogé puisque c’est du vécu »
    Même si tu ne l’énonces jamais ainsi, le fait de présenter des thèses conceptuelles comme de simples constats vécus neutralise toute possibilité de les examiner. Le vécu devient alors un bouclier discursif plutôt qu’un point de départ.

2. Sur le point 2 : la comparaison n’élimine pas le dogme :

Dire que la compréhension n’a pas de valeur « en comparaison du vécu » ne change rien au problème. Tu établis toujours une hiérarchie générale, même si tu la qualifies après coup de relative. Et surtout, tu continues à disqualifier toute tentative de compréhension comme étant « à côté », ce qui rend la discussion asymétrique : celui qui questionne est toujours celui qui “ne mange pas”.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « cette manière de vivre me convient »
    Tu dis implicitement :
    « chercher à comprendre est un stade dépassé »
    Même si tu ajoutes que chacun fait comme il veut, la structure de ton discours installe une hiérarchie : ceux qui questionnent sont “encore dedans”, toi tu serais “déjà au-delà”. Cette asymétrie suffit à fermer la discussion.

3. Sur le point 3 : confusion entre attention et intelligibilité :

Affirmer qu’on ne peut pas être concentré simultanément sur le vécu et sur son interprétation est vrai… mais hors sujet.
Personne ne soutient qu’il faille porter continuellement et exclusivement son attention sur l'analyse. La question porte sur la capacité de discernement, pas sur le multitâche attentionnel. Comprendre n’est pas nécessairement commenter pendant l’expérience ; c’est aussi ce qui permet, après coup ou en amont, de savoir ce qui relève du vécu ou de la projection. Citer une autorité n’y change rien.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « analyser pendant qu’on vit peut nuire à l’expérience »
    Tu dis implicitement :
    « comprendre et vivre sont incompatibles »
    En élargissant une limite attentionnelle réelle à une incompatibilité de principe, tu fais passer une contrainte ponctuelle pour une vérité générale sur l’expérience humaine.

4. Sur le point 4 : la préférence n’annule pas l’implicite :

Tu parles de préférence personnelle, mais tu continues à utiliser une analogie qui disqualifie implicitement l’autre position :
— toi : tu manges
— l’autre : il parle, il analyse, il passe à côté
Ce n’est pas une simple préférence, c’est une mise en scène évaluative qui attribue la vérité de l’expérience à un seul côté.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « je préfère manger plutôt que commenter »
    Tu dis implicitement :
    « commenter, comprendre, questionner, c’est ne pas manger »
    L’analogie décide à l’avance qui vit vraiment et qui passe à côté. Celui qui parle est déjà disqualifié comme absent au réel, indépendamment de ce qu’il dit.

5. Sur le point 5 : le faux dilemme vécu / analyse :

Personne ne soutient qu’il faille analyser ou se lancer dans de grandes réflexions en mangeant. Ce que tu fais, en revanche, c’est affirmer que ceux qui cherchent à comprendre passent nécessairement à côté du vécu. C’est une généralisation non démontrée, fondée uniquement sur ton ressenti personnel, voire une croyance, que tu présentes pourtant comme un constat. Dire ensuite « je n’impose rien » n’annule pas la portée normative de ce que tu affirmes.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « je ne réfléchis pas quand je mange »
    Tu dis implicitement :
    « ceux qui réfléchissent passent nécessairement à côté »
    Tu transformes ton mode d’attention ponctuel en critère général d’accès au “meilleur” de l’expérience, sans jamais le justifier autrement que par ton ressenti, lequel est insuffisant pour établir ce que tu affirmes par ailleurs.

6. Sur le point 6 : la métaphore du pourboire confirme le problème :

Dire que la compréhension vaut « un pourboire comparé au repas » est précisément une hiérarchisation. Tu continues à minimiser structurellement la compréhension tout en prétendant ne pas la nier. Tu ne la nies pas explicitement, mais tu la diminues structurellement, en la mesurant à partir de ton ressenti personnel, que tu présentes comme référence implicite de ce qui “vaut vraiment” ou non.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « pour moi, la compréhension compte peu par rapport au vécu »
    Tu dis implicitement :
    « la compréhension compte peu, point »
    Même si tu ajoutes ensuite « je n’oblige personne », la métaphore fait déjà le travail : elle classe le vécu comme essentiel et la compréhension comme accessoire, secondaire, presque négligeable.

7. Sur le point 7 : confusion entre fonction et réduction :

Dire que le vécu a une fonction n’est pas le réduire, mais le situer. Affirmer qu’une expérience oriente, informe, ajuste, ce n’est pas l’appauvrir, c’est reconnaître sa raison d’être dans la vie humaine. Refuser toute intelligibilité fonctionnelle du vécu revient à le détacher de ce qu’il permet concrètement, au profit d’une contemplation qui se donne comme suffisante.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « je ne parle pas du vécu en termes fonctionnels »
    Tu dis implicitement :
    « penser le vécu en termes de sens, de besoin ou d’orientation, c’est déjà être à côté »
    Tu rejettes toute intelligibilité du vécu comme étrangère à ce que tu appelles “vivre”, ce qui revient à sanctuariser l’expérience en la coupant de ce qu’elle permet concrètement dans la vie.

8. Sur le point 8 : l’injonction finale confirme la fermeture :

Ton injonction finale — « posez le menu, taisez-vous et mangez » — est révélatrice. Elle ne répond pas à l’argument, elle le court-circuite. Elle invalide la parole elle-même comme moyen légitime d’élucidation. C’est exactement ce qui caractérise une position fermée (dogmatique) : toute tentative de clarification devient la preuve qu’il faudrait se taire.
  • Autrement dit, tu ne dis pas seulement :
    « pour moi, ça se voit »
    Tu dis implicitement :
    « si tu ne vois pas, c’est que tu ne peux pas comprendre »
    L’évidence vécue devient alors un critère d’exclusion : elle s’auto-valide et transforme toute contestation en preuve d’aveuglement, ce qui ferme définitivement l’examen critique.

Conclusion :

Tu dis ne pas imposer ton expérience, mais tu l’utilises constamment pour disqualifier toute autre démarche. Tu dis ne pas hiérarchiser, mais tu dévalorises systématiquement la compréhension. Tu dis ne pas être dogmatique, mais toute objection est renvoyée à une incapacité à « manger ».

Le désaccord ne porte donc pas sur le fait de vivre pleinement, mais sur ton refus de reconnaître que ce que tu valorises repose déjà sur une compréhension préalable que tu refuses d’assumer. C’est ce refus — et non l’expérience elle-même — qui bloque le dialogue.


***


En reprenant ce qui précède :


Quand l’analogie remplace l’argument :

L’analogie cesse ici d’être un outil explicatif pour devenir un substitut à l’argumentation. Au lieu de répondre aux objections sur le plan conceptuel, elle installe une image qui contient déjà la conclusion. Le raisonnement n’est plus mené : il est court-circuité.


La métaphore comme écran au raisonnement :

Les métaphores répétées (menu, plat, assiette, pourboire) ne clarifient pas la question, elles la masquent. Elles déplacent l’attention du problème réel — le statut de la compréhension — vers une scène imagée qui rend inutile toute analyse explicite.


Vivre contre comprendre : une fausse alternative :

Opposer vivre et comprendre revient à poser une alternative artificielle. La compréhension minimale est déjà à l’œuvre dans toute expérience vécue identifiable. Ce qui est rejeté n’est pas la compréhension en tant que telle, mais une caricature de celle-ci.


Le dogme de l’immédiateté vécue :

L’immédiateté est présentée comme une évidence indiscutable, alors qu’elle est déjà le produit d’un tri, d’un apprentissage et d’un positionnement réflexif antérieur. Ce qui se dit “direct” est en réalité stabilisé et naturalisé.


Quand l’expérience se fait autorité :

Le vécu personnel n’est plus un point de départ, mais un critère de vérité. Ce qui est vécu devient ce qui vaut. Toute objection est alors disqualifiée non sur son contenu, mais sur la supposée incapacité de l’autre à “vivre”.


L’illusion du “vécu pur” :

Il n’existe pas de vécu humain dépourvu de toute intelligibilité. Parler de “vécu pur” revient à effacer les opérations silencieuses de reconnaissance, de distinction et d’orientation qui rendent l’expérience possible comme expérience.


Penser sans le reconnaître : la compréhension déniée :

La position défendue repose sur une compréhension réelle — souvent élaborée — mais refuse de s’assumer comme telle. La pensée est active, mais niée. Cette dénégation produit une illusion de transparence et d’évidence.


La rhétorique du menu : comment éviter la question :

L’image du menu sert à esquiver la question centrale : le rôle de la compréhension dans le vécu. Au lieu de répondre, on invite à “manger”, à “se taire”, à “profiter”. L’injonction remplace l’élucidation.


L’analogie comme stratégie de disqualification :

Celui qui parle, questionne ou conceptualise est implicitement présenté comme coupé du réel. L’analogie ne décrit plus une préférence, elle sert à disqualifier l’interlocuteur comme absent à l’expérience.


Du vécu sacralisé à la pensée interdite :

À force de sacraliser le vécu immédiat, toute mise en question devient suspecte. Penser, analyser, comprendre apparaissent comme des fautes contre la “vie”. On ne dépasse pas la pensée : on en interdit l’exercice.


***


Voici la synthèse de tous les points critiques depuis le début concernant la posture de Roxane :


1. Confusion des registres :
Roxane confond vécu, prise de conscience et discours, tout en formulant des thèses générales qu’elle présente comme de simples constats vécus, niant ainsi la réflexivité qu’elle exerce pourtant.

2. Contradiction performative :
Elle affirme rejeter la compréhension tout en produisant un discours structuré sur la valeur de l’expérience, utilisant précisément les capacités qu’elle disqualifie.

3. Posture d’achèvement implicite :
Elle parle depuis une posture de suffisance supposée, où comprendre serait dépassé, installant une asymétrie qui disqualifie d’avance ceux qui questionnent.

4. Dogmatisme masqué :
Sa position se protège de toute critique en transformant le désaccord en preuve que l’autre n’a pas “vu”.

5. Fausse opposition vécu / compréhension :
Elle oppose vivre et comprendre comme incompatibles, ignorant que toute expérience humaine identifiable suppose déjà une compréhension minimale.

6. Caricature de la compréhension :
Elle réduit la compréhension à une analyse envahissante, rejetant indistinctement toute intelligibilité, y compris celle qui rend le vécu discernable.

7. Illusion du vécu pur :
Elle postule un vécu immédiat dépourvu de compréhension, alors qu’un tel vécu n’existe pas.

8. Analogie comme substitut d’argument :
Les métaphores qu'elle présente et sur lesquelles elle se base remplacent l’argumentation et contiennent déjà la conclusion, empêchant l’examen conceptuel réel.

9. Analogie disqualifiante :
L’image du menu sert à présenter l’interlocuteur comme absent au réel, indépendamment de ce qu’il dit.

10. Hiérarchisation déniée :
Elle minimise la compréhension tout en niant établir une hiérarchie, faisant de son discours un étalon implicite sur ce qui aurait une valeur ou non.

11. Normativité implicite :
Bien qu’elle se dise non prescriptive, son discours classe ce qui “vaut vraiment” et ce qui serait secondaire.

12. Autorité du vécu :
Son discours est présenté comme critère de légitimité, en posant qu'il se base sur son vécu : source d’autorité plutôt que point de départ.

13. Clôture du dialogue :
En prétextant l’évidence vécue elle rend toute discussion impossible : il n’y a plus ni critères, ni gradation, ni possibilité de mise à l’épreuve.

14. Compréhension déniée mais opérante :
Elle pense, analyse et interprète sans reconnaître ces opérations comme telles, produisant une illusion de transparence.

15. Ignorance fonctionnelle :
En rejetant la compréhension, elle masque la fonction du vécu comme signal, orientation et réponse à des besoins réels.

16. Refus de l’élucidation :
Les injonctions à “vivre” remplacent l’analyse, évitant la question plutôt que d’y répondre.

17. Sacralisation de l’immédiateté :
L’immédiateté est élevée au rang d’absolu, rendant suspecte toute mise en question.

18. Pensée interdite sous couvert de sagesse :
Ce qui se présente comme dépassement de la pensée est en réalité une interdiction implicite de la reconnaître et de l’exercer.
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- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 06:57

Message par ronronladouceur »

Roxane a écrit : 15 déc.25, 20:50 @ jminterroge

Vous dites : "le vécu brut n’exclut pas la compréhension"

C'est aussi ce que je dis mais j'ai seulement précisé que la compréhension vient par dessus le vécu comme un voile et pareil pour l'interprétation. La principale différence entre vous et moi c'est que vous concentrez votre attention sur le voile alors que je préfère regarder ce qu'il y a en dessous.

C'est comme si vous m'invitez au restaurant et que vous passez votre temps à m'expliquer ce qui est marqué sur la carte, mais pendant ce temps là moi je mange. :)
Je trouve que vous situez bien les deux perspectives, sans nier la compréhension ni l'interprétation que vous présentez simplement comme voiles...

Ce qui n'est pas sans rappeler Pyrrhon qui évite de se troubler ou de déformer le pur apparaître par des interprétations, ajoutés, etc.

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 08:30

Message par J'm'interroge »

ronronladouceur a écrit : 17 déc.25, 06:57

Je trouve que vous situez bien les deux perspectives, sans nier la compréhension ni l'interprétation que vous présentez simplement comme voiles...

Ce qui n'est pas sans rappeler Pyrrhon qui évite de se troubler ou de déformer le pur apparaître par des interprétations, ajoutés, etc.
Le problème n’est pas de distinguer deux perspectives, mais de qualifier la compréhension comme un « voile ». Chez Pyrrhon, il ne s’agit pas de dévaluer la compréhension, mais de suspendre le jugement dogmatique. Ici, l’analogie fait plus que décrire une préférence : elle hiérarchise implicitement et disqualifie l’élucidation. Or le « pur apparaître » n’est jamais donné sans un minimum de discernement ; le poser comme tel est déjà une interprétation.
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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 10:53

Message par ronronladouceur »

J'm'interroge a écrit : 17 déc.25, 08:30 Le problème n’est pas de distinguer deux perspectives, mais de qualifier la compréhension comme un « voile ». Chez Pyrrhon, il ne s’agit pas de dévaluer la compréhension, mais de suspendre le jugement dogmatique. Ici, l’analogie fait plus que décrire une préférence : elle hiérarchise implicitement et disqualifie l’élucidation. Or le « pur apparaître » n’est jamais donné sans un minimum de discernement ; le poser comme tel est déjà une interprétation.
Le message de Roxane auquel je fais référence était clair (au niveau des perspectives)... C'est moi ensuite qui ai rajouté Pyrrhon...

Pour y revenir, justement, l'interprétation, et la compréhension sont des surajoutés... Même remarque pour le mot 'discernement'...

Ma façon de comprendre la compréhension chez Pyrrhon, c'est qu'elle serait comme suspendue, inactive par rapport au sens généralement entendu (plutôt actif)... L'apparaître est simplement reconnu...

IA : ''Chez Pyrrhon : La reconnaissance de l’apparaître relève uniquement de la perception consciente*, pas de la compréhension.
Pyrrhon refuse d’assigner un sens ou une vérité à ce qui apparaît : la compréhension serait déjà un jugement, ce qui rompt l’épochè.''

Tout en ajoutant, de vous, que :

- Pyrrhon insistait sur le fait que les choses ne sont pas nécessairement telles qu’elles paraissent, soulignant ainsi que nos opinions et perceptions ne sauraient être considérées comme absolument certaines.

- Il y a ce qui apparaît, mais ne crois pas le comprendre.


*J'ajouterais 'reconnaissance'...

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 13:21

Message par J'm'interroge »

.
Non, ta notion de « reconnaissance suspendue » laisse entendre une suspension de toute activité analytique, ce qui n’a rien à voir avec Pyrrhon. Il ne s’agit pas d’un état mental passif ou pathologique, mais d’une discipline philosophique. Sa suspension du jugement concerne uniquement les énoncés dogmatiques qui ne peuvent être tranchés, pas tous les énoncés.

Pyrrhon prend acte de ce qui apparaît, observe les phénomènes et agit en conséquence. L’activité analytique consiste à constater et à comprendre ce qui se présente directement à l’expérience, mais il ne conclut jamais au‑delà de ce que la raison et l’expérience permettent de trancher.

Confondre la suspension du jugement avec une absence totale d’examen conduit à une lecture erronée de Pyrrhon : ce n’est pas une posture mystique ou contemplative. La prétendue « inactivité » que tu suggères évoque plutôt un état mental pathologique qu’une démarche philosophique.

Observer, comparer, noter des différences ou remarquer des relations entre phénomènes n’est pas nécessairement un jugement dogmatique. Le pyrrhonien peut donc reconnaître, remarquer et agir sur ce qui apparaît tout en maintenant la suspension du jugement sur ce qui excède ce que la raison ou l’expérience lui permettent de trancher.

La formule « il y a ce qui apparaît, mais ne crois pas le comprendre » résume bien cette nuance : le vécu est certain, l’interprétation est optionnelle et ne doit pas être confondue avec le réel. Mais cette formule n’exclut pas de savoir ni de comprendre certaines choses, croire n’étant pas savoir. C’est une subtilité qui t’échappe.

En ce sens, la reconnaissance de l’apparaître, une compréhension relative de certaines choses et l’épochè active ne s’excluent pas ; elles se complètent.
.
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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 14:04

Message par ronronladouceur »

J'm'interroge a écrit : 17 déc.25, 13:21 La prétendue « inactivité » que tu suggères évoque plutôt un état mental pathologique qu’une démarche philosophique.
Pas du tout... C'est simplement un acte volontaire, celui de se refuser à l'interprétation... J'imagine pas nécessairement dans toutes les circonstances, mais peut-être plus expressément en regard des actes de pensée...

Par exemple, lors d'une dispute, vous décidez de vous taire...

Une méditant d'expérience pourrait mieux dire ce que je veux dire ici...

Chacun donc sa compréhension... Avec son pendant de peut-être vrai, de peut-être faux, etc.

Ou encore Pas plus ceci que cela...

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Re: Néo advaïta et dogmatisme qui s'ignore

Ecrit le 17 déc.25, 20:53

Message par J'm'interroge »


@ ronronlaceur,

On peut très bien, comme j'ai appris à le faire : raisonner sur des propositions conditionnelles. On peut parvenir à une certitude dans les raisonnements mais pas nécessairement sur les conclusions, les conclusions d'un raisonnement qui contient des propositions conditionnelles n'étant pas décidables en l'état. Leur vérité ou non dépend du statut de vérité des propositions dont le statut de vérité est incertain.

Mais, la suspension du jugement n'oblige pas à une absence d'interprétation. Quand on parle de suspension du jugement, en réalité, il n'est pas question de ne pas juger du tout, mais ne pas donner son assentiment lorsque ni la raison ni l'expérience ne permettent pas de trancher.
------> Plutôt qu'une suspension du jugement, l'épochè est une suspension de l'assentiment.
.
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