Qu'est devenu Daisaku Ikeda ?
Le président d’honneur de la Soka Gakkai internationale n’est pas réapparu en public depuis le mois de mai 2010. Alors que courent des rumeurs d’une grave maladie, Madame A, infirmière de son métier, qui s’occupait du patient Ikeda jusqu’en 2014 parle.
 Fauteuil roulant, difficultés d’élocution, difficultés de communication… Que ce passe-t-il dans cet hôpital sous haute sécurité ?
 « Selon les journaux et les revues de la Soka Gakkai, Ikeda « sensei » est  en pleine forme et débordant d’activités. Or, alors que j’étais à son chevet il y a quelques mois, il ne pouvait pas marcher sans difficultés et avait du mal à lire, à écrire et à converser. Des équipes de médecins et d’infirmières se relayaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre et un secrétaire posté dans la chambre surveillait son état qui laissait à penser qu’il pouvait se passer quelque chose à tout moment ».
 Celle qui parle ainsi en s’exprimant d’une manière tendue est madame A, une infirmière travaillant au Nangen Center, un établissement médical lié à la Soka Gakkai, situé dans le quartier de Shinanomachi à Tokyo.
 D’après Madame A, le président Ikeda (84) est toujours hospitalisé dans une chambre spéciale au 4ème et dernier étage de cet établissement. Seules quelques personnes concernées sont au courant de l’état de santé du président d’honneur. Elle-même a été affectée à ses soins pendant plusieurs mois.
 « Sensei souffre d’infarctus cérébraux en deux endroits. Dans la mesure où il souffre déjà de diabète, des complications peuvent se produire. Ne pouvant se déplacer par ses propres moyens, il utilise un fauteuil roulant ».
 C’est en 2013 que Madame A fut affectée aux soins de Daisaku Ikeda. A l’origine, le Nangen Center est un établissement médical où les employés de la Soka Gakkai affiliés à l’assurance maladie de la Soka Gakkai vont se faire ausculter. Du rez-de-chaussée au 3ème étage, il ne diffère en rien d’un autre hôpital.
 « Il est certain que les employés du Nangen Center ignorent la présence au 4ème étage de Sensei. Moi-même, qui travaillait dans les étages inférieures ne pouvait pas l’imaginer, même en rêve ».
 Sur ordre de l’infirmière en chef, Madame A se rendit au dernier étage de l’hôpital. A sa sortie de l’ascenseur, elle fut braquée de leur regard perçant par des gardes en uniforme. Tout en ressentant la lourdeur de l’atmosphère de l’étage tout entier, elle ouvrit la porte de la chambre et son odorat fut immédiatement envahi par une odeur d’Ikebana. Et puis, elle vit un vieillard amaigri allongé dans un grand lit.
 « C’était Ikeda Sensei. Quelle ne fut pas ma surprise de voir devant moi l’homme que je respecte le plus. J’étais tellement heureuse de l’honneur qui m’était fait que mes larmes furent sur le point de couler.
A l’époque où je pris mon service à ses soins, il était encore en forme. Une fois ou deux par semaine, il sortait de sa chambre pour respirer l’air extérieur ».
Par la suite, l’état de santé de Daisaku Ikeda s’est aggravé au point où il ne fut même plus en mesure de sortir de sa chambre. Madame A raconte.
 « Au début, en raison de son état de santé, Sensei avait des problèmes d’élocution. Il était parfois difficile de comprendre ce qu’il disait. Pour autant, il pouvait tenir une conversation. Lorsque des dirigeants venaient lui rendre visite, il leur parlait de diverses choses. Il pouvait également manger seul. Il regardait la grande télévision installée dans la chambre ou lisait.
 Je pense qu’il a été capable de monter sur la terrasse ou de lire et écrire jusqu’en janvier de l’année dernière (2013). En raison de son grand âge et de ses infarctus cérébraux, des symptômes de démence se sont développés ».
 Un incident s’est produit dans la chambre de Daisaku Ikeda avant le grand séisme de l’est du Japon.
 « La chambre était décorée des écrits de Sensei et des photos prises avec les célébrités de ce monde. Au début du mois de février, alors qu’il était assis sur son fauteuil roulant,  il se mit à crier d’une voix étrange et  a commencé à jeter ses écrits et ses photos. Affolés, le secrétaire et les infirmières l’ont maîtrisé.
 Par la suite, il s’avéra dangereux de laisser des choses à sa portée et tous les objets de décoration furent évités. Risquant de briser ses propres lunettes, elles lui furent confisquées ».
 Au mois de mars, l’état de santé de Daisaku Ikeda s’aggravait
« Il y avait des jours où il ne reconnaissait plus son entourage. Il avait parfois du mal à communiquer avec ses visiteurs ou les infirmières ».
Ses autres capacités s’amenuisaient de jour en jour
 Il commença à avoir des difficultés à mastiquer au point où il ne put plus se nourrir convenablement. Le personnel soignant craignait qu’il s’étrangle en avalant. Les cas de personnes âgées décédant à la suite d’une pneumonie par aspiration sont en effet nombreux. Il fut dès lors alimenté trois fois par jour en nutriments à l’aide d’une sonde placée dans le cou.
 Lorsqu’on ne peut plus manger par voie orale, on maigrit rapidement. Par rapport aux photos que vous connaissez, Sensei a perdu plus de dix kilos. Il n’est plus rien de ce qu’il était lorsqu’il était en bonne santé. L’éclat de son visage a disparu et ses joues sont creuses ».
 Pour quelle raison, Madame A, membre fervente de la Soka Gakkai a-t-elle décidé de révéler l’état de santé de Daisaku Ikeda ?
 « Je suis devenue membre de la Soka Gakkai par affection pour Ikeda Sensei. Mon respect pour lui n’a pas varié.
 Lorsque j’ai commencé mon service de soins à son chevet, il était encore en forme. Pour moi, c’était un « Dieu ». Or, à force de m’occuper de lui, je me suis rendu compte que même lui était un homme qui un jour allait mourir.
A nous, les membres qui nous inquiétons de sa santé, les dirigeants ne font que dire « Sensei va bien ». Cependant, cette attitude ressemble à de la tromperie vis-à-vis des membres et à un sacrilège vis-à-vis de Sensei.
Je pense qu’il est temps d’informer les membres de base de l’état de santé de Sensei afin que tous puissent pratiquer pour lui. Telle est la raison pour laquelle j’ai décidé de parler ».
Tout en soignant un Daisaku Ikeda s’affaiblissant de jour en jour, des jours d’amertume se suivirent pour madame A.
« Près de la chambre, il y avait une salle de bain en marbre dans laquelle il entrait souvent auparavant. Quand il ne fut plus en capacité de l’utiliser, on utilisa alors une baignoire pour les soins dans laquelle on pouvait pénétrer avec le fauteuil roulant, située à côté de la baignoire en marbre. Quatre ou cinq personnes étaient nécessaires pour lui faire prendre son bain. Lorsque j’étais en fonction, c’était deux fois par semaine.
Les infirmières changeaient les couches et les personnes de grade plus élevé lavaient le visage de Sensei vêtu d’une chemise d’hôpital ».
Le personnel soignant travaillant à l’étage de Daisaku Ikeda étaient au nombre de trois dans la journée et de deux la nuit, se relayant vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il y avait également trois gardes dans la salle des gardes, un devant l’ascenseur et un devant la chambre de Daisaku Ikeda. Dans cette dernière, une caméra de surveillance vérifiable depuis la salle des infirmières était placée non loin du secrétaire.
 L’escalier est doté d’une porte coupe-feu normalement fermée à clef. Pour cette raison, on ne peut monter à l’étage ou en descendre que par l’ascenseur. A la sortie de l’ascenseur, les gardes en faction surveillent les entrées et les sorties.
 « Ce qui m’a d’abord surprise, c’est l’atmosphère à la fois lourde et pompeuse qui régnait au dernier étage. Les gardes étaient membres de la garde rapprochée, très athlétiques, maitrisant certainement un ou plusieurs sports de combat à mains nues. Leur regard était glaçant et ils ne nous quittaient pas des yeux, même nous qui travaillions au quotidien. Les étages inférieurs étaient gardés par des membres de Kinjôkai ».
A quoi correspondent la garde rapprochée ou Kinjôkai ? Selon les familiers de la Soka Gakkai :
« La garde rapprochée est le corps formé de l’élite des gardes et protège directement le président Ikeda. Kinjôkai est constitué de ceintures noires de Judo ou d’Aikido venus de tout le pays. Leur principale activité est également la protection de Daisaku Ikeda ».
 Non seulement l’organisation des gardes du corps était tenue secrète, la construction de la chambre avait aussi ses secrets.
 « La chambre de Sensei mesure environ  7 mètres de longs sur 5 mètres de large. Le mur de couleur blanche est en acier. On m’a expliqué que « même à une mitrailleuse  n’en viendrait pas à bout ». On m’a également dit que la fenêtre de la chambre est à l’épreuve des balles ».
 Il s’agit d’une solidité digne d’installations militaires. Par contre, dès qu’on pénètre dans la chambre, on se trouve devant une pièce de style occidental très élégante.
 Dans sa chambre, Sensei dispose d’un grand lit. Les draps, le dessus de lit, l’oreiller ont tous des motifs de dessin cachemire couleur or. A côté du lit, il y a une chaise et une table. Lorsqu’il se sentait bien, il s’y installait souvent et composait des poèmes.
 Il y avait également un ameublement composé d’une table, d’un sofa et de deux chaises pour recevoir les visiteurs.
 Un tapis était étalé dans la chambre. On m’a dit « c’est le même que celui du palais de Buckingham ». C’est complètement différent des chambres d’hôpital habituelles. On dirait tout-à-fait la chambre d’une maison de style occidental comme on en trouve à l’étranger ».
 Une imposante télévision, ses écrits et ses photos étaient alignés sur une étagère. Des fleurs de toutes sortes étaient disposées dans un vase.
 Madame Kaneko (son épouse) venait plusieurs fois par semaine et changeait les fleurs. Lorsqu’elle montait au dernier étage par l’ascenseur, les gardes et le personnel médical l’accueillaient au garde à vous. En général, elle ne restait pas longtemps. Une heure tout au plus avent de rentrer chez elle ».
Une règle importante était imposée dans la chambre de Daisaku Ikeda
 « La première chose qu’on m’a dite est de ne pas éteindre la lumière de la chambre. Si la lumière est éteinte, Sensei ne peut pas dormir. Il inversait souvent le jour et la nuit et dormait la journée. Plusieurs dizaines de lampes fluorescentes ont été installées ».
Les journaux et revues de Soka Gakkai publient des messages de Daisaku Ikeda et font état de rencontres et de discussions avec des personnages importants. D’après Madame A, son état ne lui permet absolument pas de faire de telles activités.
Fin de citation (traduit d'après un article de l'hebdomadaire "Shukan Bunshun" paru le 27/10/2011)
https://ecolefuji.jimdo.com/2015/06/22/ ... aku-ikeda/